La santé mentale est un sujet complexe et tabou, qui peut mener au fond du trou rapidement. Je l’ai su, lorsque j’ai travaillé en itinérance à Montréal. Ces hommes m’ont montré à quel point la vie était fragile, mais à quel point que malgré cela, tout pouvait être « pas si pire ». Ils m’ont appris que même avec rien, ils étaient capables de faire du beau. Je parle d’eux, car ils m’ont appris la résilience.  

J’ai pris une méchante débarque en 2015, et penser à eux m’a donné le « coup de pied au cul » comme on dit, pour me relever et comprendre ce qui se passait avec moi. J’avais cette pieuvre qui me vaporisait de son encre dans toutes les particules de mon corps, elle me rendait noire. Elle me faisait tout voir en noir. Cette pieuvre a un nom bien simple : TAG! (trouble anxieux généralisé), parsemé d’une dépression majeure. Je n’ai jamais pu la tuer, la bête qui me ronge. Encore aujourd’hui, mon anxiété est présente à chaque heure. Je dois la gérer, apprendre à vivre avec. Nous devons nous apprivoiser étant donné qu’on cohabite dans le même corps. L’accepter a été long, mais plus on en parle, mieux on la connaît. Par exemple, apprécier les petits moments de la vie et se trouver « 10 petits bonheurs de la journée » aide à garder le cap. La vie n’est pas laide pour autant, la vie est belle et la vie doit être simple. 💛 

Claudia