Ce que tu vis, c’est réel. Tes émotions sont valides.
Dictionnaire personnel des manifestations négatives de mon état de santé mentale à partir de l’âge de 15 ans :
- Crises de panique
- Étourdissements
- Mal de cœur
- Mal de ventre
- Pleurer tous les jours sans savoir ou comprendre pourquoi
- Insomnie
- Changement d’appétit
- Douleurs physiques devant parfois être traitées par un professionnel
Le plus difficile, c’était qu’on ne me croyait pas. Malgré les signaux physiques, on minimisait ce que je vivais à l’intérieur, comment je me sentais. On banalisait mon anxiété et ses symptômes à une phase qui allait passer, probablement l’adolescence... Quand je dis « on », je parle des professionnels comme l’éducatrice de mon école secondaire et mon médecin de famille, mais aussi mon entourage. Je ne pense pas que c’était volontaire de leur part. Je crois sincèrement que c’est par ignorance ou par incompréhension face aux défis liés à la santé mentale.
J’avais beau mettre en place tous les outils que j’avais accumulés seule et par le biais de soutiens externes, je n’allais pas mieux. Le mal de vivre était toujours présent. Je me sentais aliénée et anormale. Malgré les bonnes habitudes de vie que j’ai instaurées, mon état continuait à se dégrader. Ça a pris 5 ans avant que je reçoive de l’aide et un autre trois ans avant d’être évaluée en psychiatrie. Ça a pris 8 ans au total avant que je reçoive un diagnostic d’anxiété généralisée et de trouble post-traumatique. Cela signifie que j’ai été 8 ans à me sentir seule, incomprise et à me sentir coupable de mon mal-être.
Il a fallu que je me fasse hospitaliser afin d’être prise au sérieux. Ça ne devrait pas être le cas. Toutefois, depuis qu’on m’a écouté et qu’on a pris le temps d’essayer de comprendre ce qui se passe en dedans, je me sens libérée d’un poids. Je sais maintenant que je suis entourée et surtout que je ne suis pas folle. Que tout ce que j’ai vécu, c’est valide. Que nous vivons tous des situations distinctes et qu’il ne faut pas se comparer parce que nous gérons tous nos émotions de manières différentes. C’est important de suivre notre instinct et de s’écouter. C’est correct de demander de l’aide parce que seulement toi sais ce qui se passe à l’intérieur.
Conscientiser les gens, que ce soit les professionnels ou notre entourage, c’est hyper important. Ça sauve des vies. Ça rend des vies plus belles. Ça neutralise les tabous. Ça brise l’isolation. C‘est pourquoi il est important de s’écouter et de continuer d’en parler.
Aujourd’hui, à 23 ans, je ne me sens plus extraterrestre. Je me fais davantage confiance, je connais ma valeur et je suis plus alerte à ce qui se passe en dedans de moi.
Tout comme moi, tu n’es pas seul.
Moi, je te crois et je crois en toi.
-Pamela